
Souffrance au Travail - Épuisement Professionnel
La souffrance au travail n’est pas une manifestation pathologique mais une expérience affective douloureuse vécue face au réel du travail.
Christophe DEJOURS, psychiatre, psychanalyste et professeur de psychologie, spécialiste en psychodynamique du travail et en psychosomatique, définit la souffrance au travail comme le vécu qui surgit lorsque la personne se heurte à des obstacles insurmontables et durables, après avoir épuisé toutes ses ressources pour améliorer l’organisation réelle de son travail vis-à-vis de la qualité et de la sécurité.
En d’autres termes la souffrance pathogène commence lorsque le rapport du sujet à l’organisation du travail est bloqué, paralysé.
Le syndrome d’épuisement professionnel est défini par l’organisation mondiale de la santé comme « un sentiment de fatigue intense, de perte de contrôle et d’incapacité à aboutir à des résultats concrets au travail ». Il faut bien comprendre qu’il est la conséquence d’une organisation du travail pathogène.
Le syndrome d’épuisement professionnel n’est pas une nouvelle pathologie psychiatrique, recensée comme diagnostic dans la classification internationale des maladies parmi les troubles mentaux et du comportement, mais un ensemble de signes cliniques évolutifs psychiques et physiques renvoyant à une dynamique délétère du rapport subjectif au travail, pouvant conduire, ou non, en tant que complications, à des décompensations pathologiques caractérisées, psychiatriques ou somatiques, voire à la mort par suicide ou accident vasculaire (karoshi).
La compréhension de ce syndrome passe obligatoirement par la clinique du travail, par l’analyse du rapport subjectif au travail.
